Consultation

XIX, folios:13 14
Urre, Rostaing d', seigneur d’Ourches
M. de Gordes
Lettre non liée
02/10/1572
Voiron
Montélimar

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1

Monsieur, depuis la derniere despeche que je vous ay faict, j’ay receu quatre de voz

2

lestres, la premiere des mains du second consul de ceste ville, la seconde par le moyen de

3

monsieur de La Tivollyere, la troysiesme par Jean de Cosme, la quatriesme par

4

de Luzy, ausquelles je veoys presentement respondre pour vous asseurer que ma

5

femme n’a eu que quatre exès de fiebvre tierce, laquelle a este quicte pour cela. J’espere

6

qu’avec l’ayde de Dyeu, du bon secours de monsieur de Villeneufve et du bon regime

7

qu’elle tient, que tout cela emsemble la guardera de rancheoyr, ains le contentement

8

qu’elle a receu de veoyr ces freres et sœur, combien qu’il soit de bien petite durée,

9

suivant votre commandement, lequel à notre très grant regret n’avons ousé exeder.

10

Vray est que nous estions resoulus de noz dispancer de les arrester icy, vous

11

attendant, n’eust esté les advertissementz qu’avons en ce pays, comme plus amplement

12

pourrés veoyr par la lettre que monsieur de Truchenus m’a escrit, laquelle je vous

13

envoye. Aussi ne veus-je fallyr vous adviser comme monsieur Du Pegue m’a escrit

14

qu’yl n’y a que troys jours qu’il entra, environ la minuict, trente-cinq ou quarante hommes, tous à cheval, dans Dieulefit, pourtant corps de cuirasse et pistoletz, me noumant, entre

15

les aultres de ceus qui estoyent en ladicte assemblée, les sieurs de Cons, Monjouls,

16

Pouet, cappitayne Felix et aultres. Je ne say ce qu’ilz pourront estre devenus, quar

17

incontinant après la ditte reception de la lettre, j’envoyys au dit Dieulefit. L’on me

18

rappourta qu’il n’y avoit personne dans le dit lyeu estrangiers. Il y eust hiert

19

huict jours que j’ostys les armes aus catoulizées, leur desfandant la guarde

20

en leur faisant fournyr à leur tour ung catoulique feable, ce qu’ilz font. J’ay faict

21

invantorizé les dites armes pour en rendre conte en temps et en lyeu. Je vous

22

envoye ung paquet de lettres que monsieur le president Bellyevre vous escrit.

23

[v°] Au demeurant, monsieur, j’ay faict tenyr le paquet de monsieur le cardinal d’Armaignac,

24

et cestuy-là de monsieur de Suze par la voye de la poste. J’ay aussi donné seure adresse

25

à la lettre qu’avés escrit à ceus du Bouys. Et incontinant que le consul de ce lyeu

26

fut de retour d’auprès de vous, je donnys congé aus souldatz que j’avoys retenu

27

pour la guarde du chasteau. Si j’eusse plus toust receu votre lettre que monsieur de

28

la Tivollyere m’envoyast, j’eusse incontinant monté à cheval pour aller attendre

29

monsieur le cardinal Urssin au pourt d’Encomme, pour luy offrir tout service, mais

30

je ne receus la dite lettre qu’après le passaige dudit cardinal. Vous remercyant

31

tres humblement les lettres de recommandations quavés escrites à mon occasion à

32

messieurs le president de Pourtes et advoucat du Roy, je ne fauldray à

33

faire tenyr la lestre qu’escrivés à monsieur de Monbrum. Nous avons icy nouvelles que

34

ceus de Nismes veullent faire les foulz. J’auseroys croyre qu’ilz ne s’opiniastreront

35

pas qu’ilz n’ayent grande intelligence pour estre secourus en leur besoing. Je m’en

36

remetray à ce que monsieur Bellyevre vous en escrit, semblablement de la retreyte

37

que les huguenotz d’Allès ont faicte, combien que vous trouverés le dit paquet du

38

dit sieur president de vielle datte, quar le pourteur d’icelluy est demeuré malade

39

par les chemins. J’ay receu des lettres du XIIIe du passé de messieurs de Venes,

40

La Roche, Laval et Chastelart. Je loue Dieu de qu’ils soyent toutz en santé. J’ay faict tenyr

41

ung pacquet leur à madame de Cazeneufve. Je suis en peyne de monsieur de

42

Tailladé pour n’avoyr eu aulcunes nouvelles siennes despuis ung moys ou cinq

43

sepmaynes en-sà qu’il me mandoit qu’il avoit la fiebvre et qu’elle ne faisoit point

44

de semblant de le leysser. Nous avons ung prescheur qui est natif de cesteville,

45

frere d’un ministre de la nouvelle religion, lequel fructifie de fasson, par

46

ces sainctz et doctes sermons, que toutz les catoulizées de ce lyeu disent qu’ils n’ont en

47

[14] leur vye ouy ung si suffisant homme que luy, pour la suffisance duquel je respondroys quil

48

vat du per avec monsieur de Saincte-Foy qu’est estimé le plus grant teologien et le plus digne precheur

49

de France. Dieu veuille que la bonne doctrine dudit Pichot les fasse vivre en gens de bien ; lequel

50

je retiendray icy le plus qu’il me sera possible. Par la lettre que Chabalys vous pourta, j’avoys equivoqué

51

quar je prenoys Lunel pour Allès. Nous avons eu en ceste ville l’advertissement semblable que je

52

vous escrivoys. Pour n’avoyr aultre chose qui meritent vous escrire, je salueray voz bonnes graces par

53

mes tres humbles recommandations, priant Notre Seigneur vous donner,

54

Monsieur, en très bonne santé longue et hereuse vye. Au Monteilhimart, ce [blanc].

55

Vostre très humble et très hobeyssant

56

filz et serviteur à jamays.

57

Hourche

58

Incontinant que je receus votre premiere lettre de la mort de feu monsieur l’admiral, je despechys

59

à mes subjectz de La Motte pour faire bonne guarde, ce qu’ilz font à ce qu’ilz m’ont mandé. J’ay desjà

60

donné seure addresse à la lettre que luy escrivés à monsieur de Monbrun.

61

Loading...